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et dansez maintenant...




C'est avec beaucoup d'émotions et de bien-être intérieur que j'ai éteint la télévision hier soir après avoir visualisé un document qui s'appelle "une jeune fille de 90 ans" de Valeria Bruni Tedeshi et Yann Coridian. Un documentaire sur un danseur chorégraphe Thierry Thieû Niang qui intervient dans un service de gériatrie et qui anime un atelier de danse pour des personnes âgées, fatiguées et parfois atteinte d'Alzheimer.

Je fus bouleversée par ce documentaire. Peut-être parce que j'ai une sensibilité à tout ce qui touche la danse et le mouvement du corps humain quand il est esthétique (je parle du mouvement). Mais c'est aussi la réaction des personnes âgées dans un contexte de maladie, de souffrance, d'enfermement, de réduction de leur liberté de se mouvoir, de bouger, plus ou moins prisonnier de ce corps qui se referme.

Et là on voit des pieds qui bougent au bout du fauteuil, des mains qui s'avancent, des bras qui se lèvent, tout ça dans une lenteur qui trahit une forte volonté, un effort intense, un défi sur le sort, une présence toute entière dans ce mouvement si minime soit-il.

Et nous faisons la connaissance de Blanche qui noue un rapport très intimiste avec le chorégraphe, qui se relie à lui par la musique mais aussi dans le silence qu'ils enferment dans leurs mains. Il y a cette confiance qui s'instaure et qui leur permet de danser de façon tellement belle, tellement intensément, tellement légèrement, tellement voluptueusement. Le temps s'arrête sur le danseur qui la porte, elle se laisse faire et accompagne le mouvement dans une grâce qui dit "merde" à la fatigue, au temps qui passe, au corps qui se replie. Quelle leçon, quelle beauté! On perçoit la jeunesse de cette femme, sa féminité, son caractère aussi, la pleine vie de son âme.


La danse est toujours pour moi quelque chose qui me fascine, qui m'attire, qui me submerge, qui me prend.


Le premier spectacle de danse qui m'a attrapé est celui de la Compagnie Angevine d'Olivier Bodin qui dansait Between lors d'un festival d'art de rue au Mans. Peu de mot pour le décrire car cela fait plus de 15 ans et seuls sont les souvenirs ressentis qui restent et ne portent pas de mots.


Depuis il y en a eu d'autre, bien d'autre même si pas assez à mon goût. Le Boléro de Ravel par la Compagnie Maurice Béjard. Et un souvenir très intense de cette danse sur le Boléro, ce corps sur ce promontoire qui saccade au son du rythme très particulier de cette musique, interminable, qui évolue en intention et en intensité, qui vous happe, vous sentez au fur et à mesure que les notes se rapprochent, le rythme devient envoûtant, le corps se raidi, les épaules se recroquevillent, le regards se fige, le souffle se fait plus court. Plus un mouvement dans la salle, une chape de plomb immobilise l'énergie sauf celle de ces corps qui se saccadent de plus en vite, de plus en plus ...

Et le silence. Net. Vif. Lourd. Et cette liberté, la légèreté de l'air, le relâchement du corps, le soupir, quelques secondes de temps suspendu avant les premiers claps des mains.

Le dernier en date fut le spectacle de Pietragalla et Derouaultt, "je t"ai rencontré par hasard".

Un spectacle plus contemporain, de deux danseurs en huit clos, une rencontre sur la ligne du quotidien entre deux personnes, et toute la suite imaginable entre ces deux êtres homme-femme qui s'attirent. Tout cela dansé avec beaucoup d'aisance, de légèreté. On passe de la magie du désir qui s'anime, à la fusion, puis au quotidien qui reprend ses droits et qui est dansé avec beaucoup d'humour, mais aussi la phase des cris, de l'agacement quand on perçoit l'autre avec un filtre amoureux moins efficace... Je fus très admirative de la danse de Julien Derouault même si j'ai également apprécié le mouvement de Pietragalla.


Ce qui me fascine dans la danse, c'est la facilité que nous percevons en tant que spectateur alors que cette facilité trompeuse masque des heures de travail, de répétitions pour que la magie opère et que les corps deviennent léger comme des plumes.


Tout ça en partant d'un documentaire sur Arte... qui m'a tellement inspiré.

Merci Arte.



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