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la pluie est douce

aujourd'hui, comment est-il?

Pire que demain?

Mieux qu'hier.

aujourd'hui est une journée douce.

Je l'ai décidé.

Le soleil me réchauffe les joues et les pieds à travers la baie. La pluie, le vent, la grêle permet de se réjouir intensément, intérieurement de ses rayons bénéfiques comme une caresse, une offrande. Suis-je enfin prête pour ça, les bonheurs simples, les silences, l'air qui rafraichi les narines, coule dans la gorge et gonfle le ventre. Où est parti mon amertume d'hier, ma colère, mes excès, mon envie de tout casser à l'intérieur, d'exploser, emprisonnée dans cette liberté qui n'en est pas une. Cette prison dorée qui n'a pas de nom, pas d'image, pas de son, pas d'odeur, indescriptible, celle qui me noue la gorge, qui m'étouffe, qui aggrippe les mots qui les gonfle suffisamment pour qu'ils ne puissent sortir. Ou sont passés mes mauvais mots, mes mauvais maux, mes agressivités. se battre. battre son corps, soi. Encore, encore, me faire mal, encore, encore pour se sentir vivante. pleurer pour liquéfier ces mots et les sortir.

Etre vivant autrement, simplement?

Ouah, la claque!

nette, violente,

celle qui fait un son brut sans écho. Celle qui nous fait penser qu'on a rêvé, mais non, je ne reconnais rien, le monde a changé, les choses ont bougées. Qui êtes-vous, je ne vous connais pas, vous avez mis des filtres, pourquoi ces couleurs?

Est-ce que ce monde-ci est réel, est-ce qu'on m'a menti? mes maux m'ont trahi. Le monde n'est pas celui qu'ils m'ont décrit. Pourquoi cette gentillesse, pourquoi les gens sont gentils, me paraissent accessibles, sans mauvaises intentions, ils sont juste humains. pourquoi de la bienveillance? Pourquoi prend-on soin?

J'étouffe.

Quelle était cette image qui déformait mon monde, ce brouillard, cette fumée grise, opaque, terrifiante, angoissante, cette musique lourde, ces petites aiguilles insidieuses?

Comment? J'ai un corps? Je peux en prendre en soin? on peut faire ça? à soi-même? Comme ça?

Pourquoi je découvre maintenant? Il me fallait descendre dans les abîmes pour découvrir les lueurs au-dessus? La route fut si longue mais la destination me laisse passer la frontière.

je veux rattrapper le temps, celui perdu à me maltraiter, physiquement, moralement. Mais je sais que ce ne sera pas possible, ces souffrances me permettent aujourd'hui cette conscience. Ce corps ne m'a rien fait, ne m'a rien demandé. Cette petite fille qui criait, suppliait et ces mots étouffés dans ma bouche. La colère était la mienne, pardon, pardon petite fille.

Accorder le pardon. S'accorder. S'apprivoiser.

Le chemin est long, plein de découvertes parfois trop douces, ça fait mal comme une douleur réconfortante.

Merci à ceux qui m'y aide.

J'apprends à danser sous la pluie.

Et que la pluie est douce...


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