Vocation : promeneur
Par ce post, je voulais partager avec vous une lecture que je viens de finir.
Vocation : promeneur de Christoph Simon.
Ce livre, je l'ai acheté à "la très petite librairie" sous les halles de Clisson. Un midi alors que je flânais pendant ma pose déjeuner. La librairie est ouverte, pas si petite que cela, d'ailleurs. Je fais le tour des rayons, beaucoup de livre m'attirent mais celui-ci a une couverture douce, la photo inspire la sérénité, la verdure, la nature et invite à la farniente. Ce livre est édité aux Editions ZOE, "petite" maison d'édition suisse.
Le propos est tenu par un homme âgé qui vit en maison de retraite et qui durant tout le livre descend les 4 étages de sa "maison" au bras d'un tout nouveau civiliste, arrivé le matin même. Vous me direz 189 pages pour quelques dizaines de marches, ça parait ennuyeux. Bon il est vrai que si vous recherchez un roman policier, passez votre chemin ;).
Cet homme s'adresse donc à son civiliste mais aussi aux gens qu'il rencontre dans les escaliers, de temps en tant il décrit les gens qu'il l'entoure, déplore sa relation avec son fils, raconte sa vie avec sa défunte femme mais surtout essaye de convaincre de la bienfaisance de la promenade.
Ce livre est frais, parle d'amour (celui qu'il a pour sa femme) tendre, vrai, émouvant, des relations humaines (celle avec son fils mais aussi ses anciens élèves), de l'humain et son caractère.
Cet homme est attachant, plein de sagesse, sagesse qu'il a surement acquis lors de ses promenades.
J'ai aimé ce livre. C'est une promenade en campagne dans le silence de la nature.
En voici les premières lignes :
"kazim, c'est bien cela? J'ai bien compris votre nom? Tendez la main à un vieux promeneur. J'ai une peine folle à descendre l'escalier. Pouvez-vous croire que cette maison pour personnes âgées était jadis une résidence privée? Qu'elle était habité par une seule famille de quatre ou cinq personnes? Les enfants venaient se blottir contre la rampe, le soir, ils s'accroupissaient ici pendant que leurs parents, en bas, offraient une réception patricienne. - Prendre quoi? Il vous faut parler plus fort. J'ai deux appareils auditifs. Ave le premier, j'entends mais j'ai mal à la tête, avec le second, je n'ai pas mal à la tête mais je n'entends rien. - l'ascenseur? Non, je ne prends jamais l'ascenseur. Dans l'ascenseur, les usagers sont coude à coude, raides, le regard fixe ou les yeux baissés. la porte s'ouvre, l'un sort, l'autre entre, se retourne aussitôt et scrute la porte d'un air hostile. Mais qui leur a demander de dévorer la porte des yeux. Lorsque je suis obligé de prendre l'ascenseur, j'aime tourner le dos à la porte, regarder les autres en face et dire "ne serait-ce pas merveilleux si l'ascenseur restait coincé et que nous puissions faire connaissance?" Savez-vous ce qui se passe alors?...."
A bientôt pour d'autres promenades...
