l'odeur de la sardine à 10h12

c'est ce qui m'a le plus surpris ce matin en arrivant au Pouliguen. Cette odeur de sardines si tôt, le thé à peine bu, les yeux encore brumeux et les cafés du port encore fermés.

J'aime ces décalages, être au port alors que les gens prennent leur petit déjeuner sur leur terrasse aux étages des petits immeubles, j'aime la mer l'hiver, me promener dans les rues de Guérande à 23h quand tout est fermé que les restaurants empilent les chaises et que quelques badauds chassent les Pokémon, yeux fixés sur leur boussole des temps modernes. Petite parenthèse : chapeau au maître qui a lancé ce jeu. Un coup marketing de génie. J'aime quand tout est calme après la tempête, ou juste avant le rush.

Le Pouliguen, je ne connaissais pas. On m'a parlé d'une librairie de livres d'occasion, alors je me renseigne à deux charmantes dames qui ouvre le cinéma. "Oh, là, là, il n'y a plus de librairie, malheureusement, ici, il faut aller à Intermarché" Là, déjà ça ne va pas être possible rien qu'à l'énoncé du nom d'un supermarché, j'ai l'impression de ne pas être au bon endroit ou au bon moment, en tout cas impossible dans cet espace de vacances, de plages,de bateaux, de touristes, de lecture de parler "supermarché". On dirait que ce mot est l’intrus du jour, une mouche tombée dans une assiette de crème fouettée, un panneau de signalisation sur une photo de paysage. Un truc de mauvais goût, quoi.

Alors j'insiste, doucement et leur parle de livres d'occasion. "Ah oui, sur le port vers le manège" et de se sentir obligée de se justifier "ce n'est ouvert que l'été, c'est pour ça qu'on y a pas pensé" Je les remercie vivement, rassurée, et file mon chemin vers le port. Je repère la boutique mais elle est fermée. Je file mon chemin sur la plage où le club de plage s'anime déjà.

Je flâne, la tête toujours aussi vaporeuse, la nuit ayant été de courte durée entre 2h47 et 5h41. Insomnie.

Au retour, la librairie est ouverte sur de multiples livres, romans, BD et autres livres pour enfants. Difficile de chercher, j'y vais au flaire et prend un livre de Michèle Gazier, le merle bleu. Seule la couverture m'a attirée. On verra. Le libraire est très jeune, est-il là pour l'été, embauché comme beaucoup ou à l'origine de ce concept? En fait, je ne suis pas très intéressée par la réponse à la question. J'aime imaginer la vie des gens, je lui prête une petite amie, étudiante à Londres, un scooter pour se déplacer dans les rues du Pouliguen. Ses parents sont originaires d'ici et il vient travailler l'été à moindre frais pour payer ses études d'ornithologie...Il aime la glace à la pistache et a horreur de la couleur violet...Pourquoi pas???

Petite balade sympas dans ces endroits ou le temps s'arrête, où le pas se fait léger et lent, où on se sent seule dans l'animation des rues.

#baladeauhasard #bonheuràhumer