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les chaussures italiennes

Parmi les nombreux livres empruntés à ma sœur pour cet été voir, il y a celui de Henning Mankel "les chaussures italiennes". J'avais déjà vu ce livre en librairie mais avait hésité à l'acheter au profit d'un autre qui devait me faire envie un peu plus.

Et puis, un jour en laissant un commentaire sur le post des lectures estivales de Miss Blemish, j'ai eu une réponse de Camille qui me conseillait particulièrement ce livre. La couverture de ce livre me laissant présagé un livre sombre, esseulé, originel, j'avais d'abord cru bon de le programmer pour cet hiver. Je devais trouver que la photo de couverture aurait été complètement raccord avec un feu de cheminé, un bon club et son plaid à carreaux, une tasse de thé de chine à proximité. Bon, je dois vous avouer que je n'ai ni le club, ni le plaid à carreaux, et que la cheminée est en réalité un poêle à bois...Mais ma curiosité l'ayant emporté, ce fut sous 32°, quelques glaçons dans mon jus de fruit et les épaules dénudés que j'ai ouvert ce livre.

On est d'abord transporté dans un paysage de glace, de rochers, de forêts sombres, avec au milieu une maison que l'on devine en pierre, petite porte, petites ouvertures d'où l'on voit une lumière tamisée à la tombée de la nuit, un chien aboie au loin, un ponton en bord de lac abrite une vieille barque et sa peinture écaillée et un peu plus loin, une tache sombre dans la glace nous indique l'endroit où tous les matins le personnage principal va se baigner. Eaux glacées, peau épaisse, cœur froid?


C'est l'histoire d'un homme que l'on suppose brillant puisque chirurgien, qui s'est isolé dans une petite maison sur une île. Il est seul avec son chat et son chien. Seul, de temps en temps, le postier, un hypocondriaque, lui rend visite quand il a du courrier. On apprend au fil des pages pourquoi il s'est isolé alors qu'il est encore loin d'être vieux. Le quotidien de cet homme va basculer quand il voit apparaître un matin sur la glace, une femme âgée et son déambulateur, semblant venir de nulle part. C'est alors que l'on est témoin de la remontée en surface de cet homme, de la vie qui va à nouveau et lentement couler dans ses veines.

C'est un livre fait de roche, de sable, de bois, de bric à brac, d'enfants mal coiffés, d’estropiés de corps et de la vie. Une atmosphère brute dans les images qu'il évoque, mais aussi dans les sons, les sentiments. On ne s'encombre pas de paroles inutiles. Les sentiments sont purs. Cash. Pas d'artifice, de couleurs inutile, seulement le réel, l'essentiel. Un livre où l'on s'évade, l'on se perd à travers des personnages atypiques, originaux, bruts, des écorchés vif où la pureté, les sentiments, l'émotion se cachent derrière une épaisse écorce.

Un coup de cœur pour ce passage de la visite de l'atelier du bottier italien Giaconelli. On aimerait pénétrer cet endroit, se perdre parmi les outils et les machines, s'attabler en face de cet artiste, et l'écouter raconter les pieds, le cuir, les formes, la matière, les irrégularités, le grain, les reflets et la patience.

Ce livre est une pépite qui s'était cachée dans un paysage sauvage et qui surgit par petites touches à travers des personnages authentiques.

Bonne lecture...


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