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le passage piéton


Je ne sais pas vous, mais je suis en manque de repère en ce moment. Il fait 5° le matin et 22° l'après-midi en plein soleil. Pourtant le soleil a réduit sa course, le banc du jardin n'est plus éclairé aux mêmes heures, et le noir grignote la journée.

On serait un peu en automne mais encore dans un été qui s'attarde, ralenti son pas et nous laisse quelques effluves de chaleur.


Mais ce n'est pas que la météo qui me fait perdre mes repères comme un passage piéton dont les barres blanches qui seraient de plus en plus larges, laissant le trottoir s'éloigner à chaque pas. Je suis sur ce passage, visant l'autre coté de la route mais n'ayant jamais fini la traversée. Mais me direz-vous c'est un peu ça la vie et ce sont ces petits sauts entre les bandes blanches que nous visons qui nous font sautiller de vie.


Est-ce que je sautille ou est-ce que je suis en attente de passer sur la prochaine bande. Ne croyez pas que je sois statique. Mais j'ai plus l'impression que comme quand on construit un puzzle de 500 pièces d'un paysage embrumé, je commence par écarter toutes les pièces qui ne s'imbriquent pas. Alors que ces pièces se mettent sur mon chemin :


Un bénévolat dans lequel je ne trouve pas ma place, mon rôle, d'intérêt vrai, profond. Dans lequel je suis la pièce un peu intruse et difforme.


Un boulot qui s'amenuise dans le temps, amené à disparaître dans les deux interminables et lentes semaines qui nous séparent de Novembre.


Un message sur un réseau social qui répond à ma recherche active de travail. Un poste proposé peu envisagé mais qui pousse à la curiosité, permet de rencontrer des personnes passionnées qui s'investissent, croient, et font. une visite d'entreprise qui me renvoie des questions en pleine figure. Et après avoir compris que la question vrai n'est pas "est-ce que je suis capable", l'inévitable "est-ce que j'ai envie?" surgit et avec elle ces questions rafales qui s'engouffrent dans la porte entrebâillée, "pourquoi cette sensation de ne pas être à ma place encore une fois" , "pourquoi cette gène de se sentir à la vue de tout le monde dans cet atelier blanc et lumineux", "pourquoi cette sensation de froid à proximité de cette belle et, je suis sure, gentille et chaleureuse personne"....est-ce l'industrie elle même, qui me renvoie ce message peu accueillant?


Un programme de diagnostic dans le cadre du travail qui demande temps et investissement d'énergie dans une situation où sa mise en oeuvre est voué à tomber dans le vide, le chemin s’arrêtant, je vous le rappelle, dans deux semaines. un décalage entre le contenu de ce programme, inscription du personnel à des formations au delà du délai, plans d'action fictifs et en face, ces multiples réunions actives, très efficientes, dans un déni total et consentant de la date fatidique des deux petites semaines.


J'ai la désagréable et poisseuse impression d'être bloquée sur le passe piéton, impossible encore d'avancer, de sauter la bande d'eau entre les bandes blanches...


Dois-je choisir dans quel fauteuil je vais m’asseoir, dans quelle voiture, et sur quelle route? Ou attendre d'avoir écarter toutes les pièces du puzzle inadaptées pour qu'il n'en reste qu'une.


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